dimanche 19 décembre 2010

Une nuit et aragon



Je réécoute en boucle Aragon. Je cherche entre les ondes de son écriture un sens qui complètera les blancs de tes silences. Je m’engage dans cette poésie qui a su engager la vie. Dormirais-tu comme Elsa quand j’écrirai ces mots ou te regarderai-je dormir en poétisant la chose qu’est la vie ? Serais-tu seulement là ou devrais-je me suffire de ton absence ? Absence …je fouille Aragon, je cherche la trace d’une absence créatrice car la tienne est castratrice.
Et je trouve et je le rejoins. Il appelle ELSA « Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble
J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux »
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux !! Pardieu, parjure, nous sommes donc engagés sur la même voie, nous sommes donc sur le même sentier….rends-moi ta conscience même si tu continues ta route…j’aurai dit rends-moi ma conscience toi qui a su m’enivrer et libère moi du mal merveilleux que tu as su en moi planter et remets-moi sur la route du rêve. Je ne suis pas Aragon, suis-je Poséidon naufragé dans tes océans ?
Qui suis-je pour oser toucher ELSA d’Aragon. Je suis ce que je suis, je suis les sentiers d’une poésie oubliée, malmenée, enchainée. Et tes yeux et tes mains, dans quel vers je saurai les garder, avec quels mots je saurai les rythmer…et ta voix et tes lèvres et ton nectar quels titres leur donner ?
Et tes yeux, ai-je eu l’intelligence de m’y plonger pour voir le soleil ou les barques ou les ponts et Venise s’y refléter…Ai-je su, en poète, laisser tes mains caresser les voutes d’un corps asphyxié ?
Et tes yeux et tes mains, comme Elsa, me rappellent le monde dans ses instants parfaits où la nature se laisse caresser par un regard épuisé d’avoir trop cherché une étoile sur une fleur ...

1 commentaire:

  1. J'ai essayé de pénétrer dans les arcanes d'un sens que je croyais obvie, je me suis trouvé suivre malgré moi les sentiers d'un corps meurtri et dont les séquelles ne se laissent pas " violer " qu'en essayant de trouver une tendresse entre les serres acérées de rapaces endormis par la poésie merveilleusement castratrice de Bent Trad..
    Le " cinglé " d'Elsa marche sur les traces d'un roi Lear guidé dans les dédales, par un aveugle fou sur un échiquier ballotté par des bourrasques qui ne connaissent pas de trêves!!

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