mercredi 22 décembre 2010

Au bistrot au coin de la rue



Je me suis coupée les cheveux
Les ai teints couleur de feu
Je me suis maquillée
Et me suis parée de mon plus beau décolleté
Puis je t’ai attendu, au bistrot, au coin de la rue
Et comme tous les ans tu n’es pas venu
Mon rouge, à mesure de verres de vin, s’est dissipé
Et mon ennui à coup d’heures augmentait
Sans le savoir mon mascara a coulé avec mes larmes salées
Et malgré tout, tu n’es pas venu
Comme tous les ans tu t’es perdu
Au milieu d’un passage, d’un bouquin, d’un gribouillage
Ma beauté s’est fanée à coup de verres ingurgités
Et me suis de douleur soulée
Ton attente fut une pente glissante
Et contre un corps étranger je me suis réfugiée
Ce soir encore je me suis poudrée la face
Espérant effacer les traces
Des attentes patiemment passées
Ma robe noire s’est chiffonnée
Et mes collants se sont effilés
Je n’étais plus belle, je n’étais plus celle
Je n’étais que l’ombre de tes «elles »
A cause des quelles j’ai du attendre toutes ces années
Au bistrot, au coin de la rue…
En titubant, je suis rentrée
Contre la vie et le reste d’amour je me suis cognée
J’ai eu des bleus, quelques égratignures
Et j’ai su te garder des pensées pures

3 commentaires:

  1. BRAVO !!
    ça me rappelle "la foule" de Piaf
    ياسر حلو

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  2. c'est vraiment formidable! ça a l'air très parisien!

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  3. Je découvre vos écrits.
    Comme le dit le précédent commentaire cela sent Paris.
    Malgré le rythme peu respecté il y a dans vos mots du vécu. De ce que depuis 10 000 ou 100 000 ans les femmes ont vécu. Et les hommes. Votre poème plein de vérité me touche. J’aurai beaucoup de plaisir à vous lire à nouveau. Bonnes fêtes et excellente année poétique.
    MALI

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