dimanche 12 décembre 2010

les yeux d'un inconnu



Je voulais avant de dormir ce soir comme tous les autres soirs , poser sur ta peau quelques maux !
Toi l’inconnu qui m’accrocha comme une peinture sur un mur de soi, toi qui me fit en ton illusion miroiter et mes plus beaux sourires et quelques désirs secrets , toi qui m’offrit un grand fracas puis  le plus profond des silences, je t’offre du bout des doigts cette ultime transe langagière, qui ce soir se profile meurtrière une voie vers l'absence !
Toi l’inconnu dont je rêve les mains que je cajole seule avec effroi, je t’offre une peau qui secrètement se lacère des éventuelles prières d’effleurement ! Je tatoue avec ma langue dès que je peux tes pages dans une volonté de possession- saccage et tant pis pour tes passages furtifs et tes non-passages et mes ratages !!
Toi qui existe  et qui est ma fiction, de quel ressort tu t’es paré pour devenir passion ?! Une sorte d’envie patiemment sublimée qui a su m’envahir au lieu de se dissiper. Par quelle magie t’es tu approprié mes espaces? Comment t’es-tu mis en moi un battement fugace ? quel souvenirs peut - naitre, voués que nous sommes à "   non-être "   !!??
Je bois quelques verres pour subir ton désir et sentir les parcelles de mon corps en chœur te maudire !!  Elles te haïssent à mesure que je t’espère et le miroitement  de ton illusion en moi prospère !! Es-tu brun, blond ou bleu, je ne le sais je dois en faire l’aveu !!  Es-tu grand, gros ou assoupi je ne le sais telle est la vie, la tienne et la mienne virtuellement consenties ! Es-tu jeune ou vieux ou tendant vers la paresse, j’ai appris à supporter tes prouesses mensongères et tes dates annulées et j’ai goûté la détresse des rencontres défaites !!
Es-tu là, es-tu ailleurs qu’en sais-je puisque tu t’invites toutes les putains de nuits ?? Es-tu doux, es-tu rustre, es-tu froid, qu’est ce que j’en sais puisque mirage tu es!? Et la première tempête et tes mots qui m’embêtent  vers quelles autres rives sont-elles allées se nicher ? 
Dis l’inconnu, dans quel détour dans quelle rue t’ai-je par hasard raté ? Et quel parfum as-tu mis qui m’a fait me retourner ? En noir, en bleu ou en couleur diaphane tu étais surement beau sinon mon regard diffame ??  Dis l’inconnu, par ces temps infâmes, comment t’expliquer le désir de femme que j’éprouve en te regardant passer non dans la vie mais dans les rêves insensés ? Et si je brûle de désir et qu’ailleurs j’enflamme , foutras – tu enfin le camp du reste de mon âme ???
J’ai cru t’avoir vu dans toutes les rues de ma ville, rarement de face souvent de profil et souvent j’ai aimé tes apparitions nocturnes, tes messages diurnes que j’ai appris à force de déshabiller, espérant trouver une lettre de trop qui aurait pu différencier. J’ai cru t’avoir lu dans maintes de mes récits et t’avoir laissé une marge dans mes écrits pour que tu prennes le sens!!! tu me renvoies en enfance !  Aux rêves, aux fantasmes silencieusement entretenus !! Qui croira une femme qui aime les yeux du parfait inconnu ?  

3 commentaires:

  1. Quelle maestria, on a du mal à reprendre le souffle en lisant ton texte/poème, alors que l'envie de le voir en image nous emporte dans un dédale en noir et blanc, clair obscur et un éclairage à peine perceptible pour distinguer la moindre apparition.
    "Aux rêves, aux fantasmes silencieusement entretenus !! Qui croira une femme qui aime les yeux du parfait inconnu ?" superbe chute....

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  2. La douceur des mots , la cadence de la rime , l'histoire en encre et plume , je me trouve emporté , Merci a toi et a ton inconnue.

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  3. @ Azwaw: merci pour cette sensibilité de lecture cela me touche et me fait croire que la littérature a encore de beaux lendemains :))
    @ fléna: c'est un inconnu :)) et je le remercie aussi de m'avoir emportée pour que ces mots soient !!

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