vendredi 17 décembre 2010

Femme (s) ....




disparate. Je suis une femme disparate, une étendue d'écume sur un océan de pierres. un silence retentissant asphyxiant l'atmosphère. Je suis une légère mousse sur la surface des eaux. Et je suis les traces des coups de fouets sur la peau.
éparse. je suis une femme éparse. constellée de prières sur une toile de poussière. un langage diffus dans un son ténu. une dernière étendue de lumière lunaire et un cadavre déchu des siècles de lumières. un rameau d'olivier qu'on agite dans le sang. une joie dithyrambique clairsemée aux quatre vents.
une infâme. je suis femme. une âme en femme qui s'enflamme et tranche comme une lame ta chair consommée. je lacère tes terres et me macère dans une parole plus qu'éphémère. femme mortifère, je suis.
impie, mais légère dans mon envol comme une pie. Une étendue de chiffres qui suivent une virgule. j'enrage la finitude que je pousse à la lassitude.
diffuse. Une transmission satellitaire d'une voie qui erre. Le sens est ma manière et le faire est mes cinq prières. je me lave pour penser car réfléchir est transcender. les réponses sont mon linceul.
une ère. je suis une femme-ère. je réduis tous les conflits qui en mon sein sont en sursis. une aire de pot de coquelicots. je me fane dès qu'on m'arrache les racines et les airs frais sans la terre me disséminent.
Recoulement. je suis une répétition d'un mouvement d'écoulement. Une eau boueuse. Une âme douteuse. Une folie couteuse. je suis une eau qui se répand dans un corps qui se détend. Une source empoisonnée juste faite pour assoiffer. Comme un mirage en plein désert, je saccage. Je ta cage. Je ma cage. Je m'emprisonne dans les pensées sans penser aux pensées sans eaux qui sous le soleil vont crever.
je suis une femme, j'affame les âmes qui ne savent pas fumer, qui ignorent le mouvement léger, qui se figent sous la pesanteur et qui n'ont pas la senteur des bars bondés d'ivrognes qui cherchent les corps comme des charognes.
je suis une femme, je suis une âme qui rame sur les océans d'une Histoire faite de lutte acharnée. J'ai vu des ports, connu plein de sorts et refuserai après les égarements tous les torts qu'on me colle comme des tatouages et du henné.
je suis une femme, je suis une voile. j'aide les barques à décoller. je suis mouvement vers l'horizon...

4 commentaires:

  1. ahhhhhh j ai lu j ai a lu et apprecie et publie
    sans me rendre compte que tu m a deja marque
    merciiii et bravooo
    Raouia

    RépondreSupprimer
  2. Je suis femme... Fière de l'être... Malgré tout...

    Beau texte Bent Trad...

    RépondreSupprimer