dimanche 21 novembre 2010

Insoutenable légèreté de l’être quand tu me tiens c’est souvent par les reins !!

   "  l'insoutenable légèreté de l'être"  est un roman de Milan Kundera merveilleusement porté à l’écran, rarement les mots ont si bien collés à l’image et rarement l’adaptation échappa, ainsi, au carnage. Un roman chef d’œuvre pour un film que je considère chef d’œuvre. Une Juliette Binoche qui donne à la douleur amoureuse rénale des ailes, avec le printemps de Prague, en arrière fond, qui jette ses flocons de pétales de fleurs fanées  sur une ville assiégée et sur un communisme agonisant qui a fini par tout ébranler même les amours enivrées.  Alors que Tomas et Tereza sont malmenés par un régime  répressif et parano auquel ils s’opposent, alors que Tereza cauchemarde à cause des conquêtes  infinies de son mari, alors que les errances se multiplient pour pouvoir « être », alors que cette gravité pèse sur eux et sur nous spectateurs, une légèreté quasiment paradoxale s'installe:  celle de Tomas et de la dame au chapeau, Sabina.  Courant d’un rendez-vous à l’autre vers un plaisir sans attaches qui semble les déposséder du reste le temps de leur possession …  la caméra bouge épousant les corps, en contre-plongée ou en plongée jamais avec violence même quand tout se perd, même quand la perte est là ( Tomas et Tereza meurent dans un accident)  la caméra semble vouloir faire transcender tout ce qu’elle a sous l’objectif  … je ne suis pas critique et je sais que plein de choses m’ont encore échappées, mais je retiens cette surprenante pression au niveau des reins qui donne envie d’exploser…
Tereza ou Sabina : l’amour et la passion, pour l’un un peu de mesure, pour l’autre absolue insoumission. Une quasi-exactitude en ce qui concerne la peinture des émotions qui vous laissent béat.
Ce que j’ai aimé le plus dans ce film : je n’ai pas su, je ne sais pas encore et probablement je ne saurai jamais qui, que choisir, je n’ai pu m’identifier car et c’est peut-être là le mérite: aucune des deux passions n'est au dépend de l’autre glorifiée ou idéalisée. Nada, je vous dis !! oui l’amour a un visage multiple, difforme à voir le visage enfantin de Binoche rouge et en larmes, fort, dur même, à voir le regard fixe et au loin de Sabina à la fin …  l’amour n’est pas  catégorique : il tente de réconcilier les deux visages, les deux sensibilités et ce n’est pas un luxe c’est un choix, un autre, et pas des plus faciles à assumer ... cage dorée ou chemin vers la liberté : quel est le visage de la passion ?  Ni Kundera, ni  Kaufman ne semblent avoir voulu apporter de réponses car se serait peut-être la mort de cette légèreté … se serait peut-être la mort de la littérature et de sa multidimensionnalité !!

« Elle cherche une issue pour sortir du labyrinthe. Elle sait qu’elle lui pèse : elle prend les choses trop au sérieux, elle tourne tout au tragique, elle ne parvient pas à comprendre la légèreté et la joyeuse futilité de l’amour physique. Elle voudrait apprendre la légèreté ! »
Et moi dans tout ça qui suis-je ? Que voudrais-je être ?  Je voudrais juste la légèreté au milieu de toutes les formes d’institutions créées  pour l’amour : mariage, couple, monogamie, infidélité etc. Je voudrais juste voir émerger en moi assez de force pour ne pas tomber dans les deux extrêmes. Je suis à la  recherche d’un équilibre dans ce qui est par excellence déséquilibre : la passion amoureuse. 

 je trouvais qu'il était représentatif de partager les deux affiches : la française représente le couple Tereza-Tomas , la seconde Tomas-Sabina et ainsi va l'amour :) 

3 commentaires:

  1. ton poste m'a donné envie d'aller voir ce film, qui chatouille en moi des questionnement depuis longtemps posés... bien qu'il ne m'apportera guère de réponse, au moins me réconfortera t-il par l'in-solitude...
    en tout cas, tu n'es pas critique, mais tu ferais pâlir plus d'un(e) d'entre eux...
    merci de partager de si belle réflexions ;)

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  2. merci pour tt ce que tu viens de me dire et heureuse que je te donne envie de le lire
    :)))))

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