samedi 20 novembre 2010

discours insoumis

Lui :- encore seule ?
Elle :- non avec moi-même
Lui : - une tierce personne serait la bienvenue non ?!
Elle : - une troisième serait de trop !!  Moi et moi-même c’est déjà assez… c'est de la crasse, de la poussière de la merde et du vomi, de la vermine, une grève sanitaire contre un monde en dislocation ...
Lui : - c'est que ça, toi et toi même ?
Elle : - que vouloir de plus être le fruit des entrailles de l'être !!
Lui : - son âme, son esprit...
Elle : - l'esprit c'est de la merde, on ingurgite des textes, des idées, des mélodies, des images des sensibilités des émotions des ressentiments des aveux des remords des créations pour les chier après !! Dans un langage critiquo-savant-érudit une sorte de masturbation intellectuelle « baroquement » scénarisée !!
Lui : - et l’or, l’esprit c’est de l’or ??
Elle : - la poule aux œufs d'or est morte quand j’avais 6 ans, quand j’ai compris que le petit chaperon rouge était juste une gosse pourrie gâtée, une sorte de perverse qui ne cherchait qu’à voir sa petite robe soulevée dans les bois … elle n’était pas petite mon petit chaperon rouge dans mon édition malfamée des Contes de Perrault… elle avait la taille de ma mère quelques misères en moins … elle était la lolita de Nbokov elle était le loup, le loup n’est qu’une bête, une bête qui craint les feux …
Lui : -  cet orage !!! cette rage !!! c’est à cause de la tierce personne qui n’est pas là n’est-ce pas ??
Elle : - il n’y pas de tierce personne
Lui : - jamais eu ??
Elle : - pourquoi opposer la durée à l’instantané éphémère ?? La tierce y en a eu des tas, à profusion, à crevaison, à éjaculation goudronneuse sur des envies poreuses !!
Lui : - je te croyais plus solaire …
Elle : - ne m’aime plus alors !!
Lui :- je t’aime déjà, je t’aime d’avantage, je t’aime orage …
Elle :- d’où vient à l’être ce besoin cliniquement pathétique de surdéterminer, dépossédez-moi quelques verbes de leurs compléments sinon je jure aux lettres sur un bûcher, la pendaison !!!

Lui :-  laisse-moi t’aimer,  accorde-moi le …
Elle : -  toujours des injonctions…désordre !!!  Que cherchons-nous donc à usurper aux jolies demandes suaves et surannées à part la majesté de leur douceur ??? Quelles correspondances peut-on espérer si nous oubliions la beauté des phrases ouvertes, des mots qui ne demandent qu’un complément de sens pour que se libère l’essence des choses en ondes …
Lui :- j’ignore tout de cela, j’ignore tout de toi, j’ignore …
Elle : - là, tu peux m’aimer ….
Lui :- et toi ?
Elle : - exclame toi !!! Sois surpris ahuri ébahi choqué … l’amour n’est pas aumône, n’est pas aux nones, n’est pas aux chastes pas fréquentées, l’amour n’est ni témoin ni témoignage, ni étouffement, ni étalage, l’amour c’est surprenant une sorte de diapason entre le moi et le moi-même … ce soir, je ne suis pas seule mais j’aime !! 


p.s: quelques notes de mon  amour dans un monde de mal-avec-lui même :p et oui je fais et je défais et pas que la langue :)

5 commentaires:

  1. la question que je poserai est "est ce que tu aimes plus le toi ou le toi même"? pour dire vrai j'ai adoré ce post... il me rappelle des choses... et dans une certaine mesure, il me fait penser à un autre registre loin de celui de l'amour... un univers de kafka avec des relents de samuel beckett... l'un cherche le chateau, l'autre attendant Godot... et toi cherchant et attendant un instant d'existence...

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  2. le moi ou le moi-même oh je ne serai répondre ils me partagent :) chacun son tour en tout cas ce qui me rassure VRAIMENT c'est qu'ils cohabitent :))

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  3. Dans ce genre de textes (les dialogues) les deux parties doivent être à pied d'égalité pour pouvoir suivre le "duel" au moins, or ici "lui" est un peu borné :), son "l’esprit c’est de l’or" c'est vraiment de la caca homogène :)),d'ailleurs comment elle l'a supporté au-delà des deux premières répliques?

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