lundi 17 janvier 2011

CHRONIQUES d'une révolution !!

bonjour le Monde ;

depuis quelques jours, je suis révolutionnaire !!! révolutionnaire, en dépit de la chute des murs et de l'émergence de quelques autres ! révolutionnaire malgré la disparition de bon nombres de camardes qui ont fait la gloire de ce mot ! révolutionnaire malgré la chute de l'URSS ! révolutionnaire avec ce que certains jubilent à nommer la fin de l'Histoire et des Idéologies !!  révolutionnaire malgré les campagnes diffamatoires savamment orchestrées et cela afin de ternir le parcours militant de nombres d'icônes comme le Che !!! révolutionnaire malgré que je n'ai justement pas d'icônes ! révolutionnaire malgré une lecture critique qui avait finie par déconstruire les échafauds d'époques dites "rouges" !! révolutionnaire, je fus !
le passé simple et sa ponctualité , me semblent l'outil le plus adéquat pour exprimer l'effet de surprise qui s'est emparée de moi et qui est encore!
révolutionnaire, je fus, et croyez-moi je n'ai même pas eu le temps de penser, de réfléchir, de me souvenir des révolutions et des révolutionnaires !!!
je me souviens juste qu'au fur et à mesure des jours, de vidéos en photos, je sentis en moi la peur se dissoudre tel le sel dans l'eau ! je devins la mer de tous les possibles: mort, prison, matraque ... loin de moi la Révolution !!! je faisais partie de la génération "ZABA" , la génération désenchanté, malmenée, apolitique, a-critique, etc ...
Première manifestation (lieu: le passage) :
je me souviens encore de la lourdeur de mon bagage: trop de sacs, de vêtements ! j'avais chaud, soif, je courrais : ils avaient commencé, j'entendais leur voix unanime !!
j'avance, refoulée, j'ai la rage et je saute, j'y suis, je manifeste enfin ailleurs que dans les cadres officiellement permis; l'espace de quelques instants, la rue était mienne et j'étais libre en sursis, avant le premier coup de matraque ! et ce fut le vrai début: cette fois on ne se dispersa  pas aussi facilement, nous avions avancé et continuions à chanter l'Hymne national soutenue par une mémoire effervescente qui rappelait à nos yeux en larmes, les images de Sidi Bouzid, de Téla, de Kasserine, de Sousse etc ....
matraqués, battus, nous reprenions notre condition désormais insupportable d'électrons libres, et nous attendîmes impatiemment " bi kolli 7azm : saison 2" !!! 16h : déception, rage, angoisse, désenchantement enfin tout ce qu'il y a de plus habituel, sauf que cette fois, secrètement nous avions ,chacun pour soi et le pays pou tous,  décidé de rompre avec cette habitude.
Réunion urgente: que faire demain ? comment agir ?? les voies, les moyens, les locaux, l'heure? nous nous dispersâmes, encore une fois amers et tristes .... mais le lendemain fut un autre jour ....
à suivre ....

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